Des universitaires comme Albert Béguin dans L'âme romantique et le rêve, Georges Poulet, Gaston Bachelard également, vont explorer les variations archétypales dans les productions esthétiques écrites. Mais ceux-ci ne sont rien d'autre que des représentations conscientes : il serait absurde de supposer que des représentations aussi variables puissent être transmises en héritage »[29]. Enter your mobile number or email address below and we'll send you a link to download the free Kindle App. Il est optimiste et recherche le bonheur. Elle est également en butte aux critiques des cliniciens pour qui le champ d'intervention thérapeutique se limite aux conflits personnels et aux traumatismes de l'enfance. Il repère rapidement « des particularités qui échappent à toute explication par des circonstances de la biographie individuelle » [34]. L'archétype est pour la psychologie jungienne un processus psychique fondateur des cultures humaines car il exprime les modèles élémentaires de comportements et de représentations issus de l'expérience humaine à toutes les époques de l'histoire, en lien avec un autre concept jungien, celui d'inconscient collectif. La confusion est courante, l'image archétypale est alors projetée sur un objet au moyen d'un mécanisme psychique que Jung nomme, reprenant le mot de Lucien Lévy-Bruhl, la « participation mystique ». Il est amusant, non-conformiste et auto-suffisant. Pour ce dernier, les archétypes sont caractérisés fondamentalement par le fait qu'ils unissent un symbole avec une émotion. Il s’agit de l’un des 12 archétypes de personnalité qui correspond au voyageur intrépide. », « Le mythe serait en quelque sorte le modèle matriciel de tout récit, structuré par des schémas et archétypes fondamentaux de la psyché du, « La découverte récente de schèmes humains innés en, « Par l'intermédiaire d'un langage symbolique, ces images primordiales - les archétypes - véhiculent des données archaïques de la vie de l'humanité », Le « mythologème » est une unité minimale du mythe selon l'approche, Jung et ses continuateurs se sont toujours refusé à émettre l'idée que les archétypes puissent être dénombrables. En réalité, l'archétype produit des manifestations que l'homme perçoit sous forme symbolique et mythologique, mais ces dernières ne sont pas l'archétype même, qui échappe à toute conceptualisation puisqu'il s'agit d'une prédisposition mentale. Dès 1919, Jung va rechercher au sein des mythes personnels des psychotiques la preuve de ces influences culturelles inconscientes. Pour lui, l'archétype est une « donnée psychoïde »[50], c'est-à -dire qu'ils sont indistincts et qu'approximativement perceptibles et définissables, car, dans le champ inconscient ils sont dans un état constant de synchronicité (ils sont à la fois psychiques et à la fois objectifs). Il se victimise. C’est l’un des 12 archétypes de personnalité lié au pouvoir. Et elles finissent par définir les traits particuliers de chacun d’entre nous. Du grec ancien αÏÏÎÏÏ
Ïον arkhêtupon signifiant « modèle primitif », entré dans les langues modernes par l'intermédiaire du latin « archetypum », soit « original » ou « modèle »[1], Carl Gustav Jung considère l'archétype comme étant « une structure de représentation » a priori[2], ou encore comme une « image primordiale » car, sâil ne peut se représenter, il influence du moins les valeurs et les expériences de la conscience du sujet (de son « âme » dans le vocabulaire jungien). », « l'inconscient collectif [qui] inonde la conscience et l'emplit de ses archétypes », « intensité énergétique est telle qu'ils peuvent entraîner des phénomènes de fascination et de possession », « un archétype qui unifiait de la façon la plus heureuse l'opposition entre l', « un élément vide, formel, qui n'est rien que, « On doit toujours garder à la conscience que ce que nous voulons signifier par « archétype » est non représentable en soi, mais a des effets qui permettent des illustrations, lesquelles sont les représentations archétypiques. La classification des 12 archétypes de Jung que nous venons de vous présenter n’est pas la seule. L’amoureux écoute toujours son cœur et est extrêmement sensible. Les morphologues des religions comme Van der Leeuw et Mircea Eliade (qui a rencontré Jung) utilisent la notion d'« archétype » pour désigner les symboles fondamentaux qui sont les matrices des représentations, acception qui Jung cite ainsi, à titre d'exemple, l'instinct de parenté comme le noyau de l'archétype de l'inceste. De son côté François Martin-Vallas[53],[54] propose de relier l'archétype aux propriétés des systèmes complexes de la physique, notamment à la notion d'attracteur étrange. Les émotions sociales : quelles sont-elles ? Dans son article : Les archétypes littéraires et la théorie des archétypes de Jung[88] E. M Meletinskij tente de montrer la fécondité d'un rapprochement de la psychologie analytique avec les catégories littéraires, manifestations psychiques similaires à celles du rêve ou du mythe. La thérapie analytique jungienne, à distinguer de celle de Freud se fonde sur la totalité de l'être, en cela elle doit permettre de mettre à jour ce que Jung nomme le « mythe personnel ». Pourtant Jung n'est pas le premier à évoquer la possibilité d'existence d'« images primordiales » conditionnant l'imaginaire et la représentation ; avant lui en effet de nombreux philosophes en ont postulé l'influence sur la nature humaine. L'archétype s'inscrit dans une trame de représentations apparentées entre elles, conduisant toujours à d'autres images archétypiques et se chevauchant constamment les unes les autres, et dont l'ensemble forme le singulier tapis de la vie »[28]. L'archétype mobilise tant d'énergie psychique (la « libido » chez Jung) qu'il exerce, comme les planètes dans l'espace gravitationnel compare Jung, une force d'attraction qui peut influencer de manière durable le Moi. Fondé sur la trinité (Hermès Trismégiste signifie « trois fois grands » en grec ancien) « il représente cette substance psychique mystérieuse que nous désignons aujourd'hui du nom de psyché inconsciente » explique Jung. L’axe de la vie du héros est le pouvoir. Il ne peut quâorganiser les comportements et processus psychiques dans le sens de son programme instinctuel, mais non se représenter a priori. Pour ceux de tradition freudienne par ailleurs, le concept jungien n'apporte rien en termes d'opérabilité sur les plans méta-psychologiques, comme thérapeutiques. Pour Jung la psychose, contrairement à Freud, est marquée par « l'inconscient collectif [qui] inonde la conscience et l'emplit de ses archétypes »[82]. Le Soi forme l'archétype de la totalité pour Jung c'est-à -dire la dynamique qui pousse tout homme à s'accomplir et à devenir davantage lui-même, en intégrant tous les processus psychiques : anima, ombre, persona, et en dialoguant avec l'inconscient. Mais ils avaient les mythes. Il apparaît d'abord chez Platon à travers la notion d'« Idées » (eidé en grec ancien), dès le dialogue socratique du Phédon. Ce sont des éléments dynamiques, qui se manifestent par des impulsions tout aussi spontanément que les instincts. L'archétype (prononcé [aÊketip]) est un concept appartenant à la psychologie analytique élaborée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875 - 1961) qui le définit par la tendance humaine à utiliser une même « forme de représentation donnée a priori » renfermant un thème universel structurant la psyché, commun à toutes les cultures mais figuré sous des formes symboliques diverses. Il régénère et renouvelle, pas seulement pour lui mais aussi pour les autres. Pour Murray Stein l'idée kleinienne du « fantasme inconscient » (ou « originaires ») correspond en effet tout à fait à celle d'archétype[4],[44]. Jung emploie souvent l'expression équivalente de pattern of behaviour[note 8] pour désigner l'archétype car il organise non seulement les perceptions, représentations et processus psychiques, mais aussi lâactivité et les comportements du sujet, son expérience du monde. Enfin, les idées d'anthropologues contemporains, comme Mircea Eliade[note 6], de Claude Lévi Strauss ou encore de Lucien Lévy-Bruhl[note 7] ont permis à Jung d'avancer dans son hypothèse de structures fondant l'imaginaire collectif. Par ailleurs, les lectures de Jung sur l'anthropologie d'alors le convainquent de l'existence de grandes tendances instinctuelles que la psyché tente de formaliser ; en 1925, Jung part au Kenya étudier les cultures tribales de la région, études qui consolident sa thèse d'une parenté de symboles entre les civilisations[27]. Il veut que les autres s’occupent de lui et, comme cela n’arrive pas, ne connaît que des désillusions. On peut percevoir l'énergie spécifique des archétypes lorsque l'on a l'occasion d'apprécier la fascination qu'ils exercent. La notion souffre néanmoins d'une polysémie, en raison de l'expression elle-même, renvoyant à des concepts de la philosophie, ou aux images mythologiques, que Jung n'a eu de cesse d'évacuer de ses recherches. Gilbert Durand résume ce quiproquo en disant que, à propos de la perception de l'archétype, « le psychologue voit la face interne, représentative, du phénomène, dont l'éthologue décrit la face externe »[46]. Carl Gustav Jung est peut-être le plus célèbre dissident de la psychanalyse classique. Le deuil a…, Bien que datant de 1939, la théorie bi-factorielle de Mowrer reste aujourd’hui encore l'un des modèles les plus intéressants. »[85]. Dans d’autres catégorisations, nous retrouvons des archétypes différents, même s’ils équivalent majoritairement, dans leur essence, à ceux que nous avons exposés. »[29] explique-t-il. Les Grecs le savaient fort bien, et alors qu'ils n'avaient pas de psychologie des profondeurs ou de psychopathologie comme nous avons aujourd'hui. Jung[note 17] entend par là que l'archétype est inhérent à la structure neuronale, qu'il est peut-être même inscrit dans les gènes et que, en cela, il détermine même la libido. Face aux autres, il se montre comme l’innocent, mais il a un côté cynique. Cependant, le caractère vague de cette définition que Jung lui-même a entretenu est à l'origine des critiques contre son hypothèse. Ils réapparaissent à toute époque et partout dans le monde, même là où il n'est pas possible d'expliquer leur présence par des transmissions de générations en générations, ni par des fécondations croisées résultant de migrations. Jung part donc d'un fait constaté, l'existence d'un rituel animant une communauté, et en extrapole la symbolique, faisant ressortir le motif central, numineux. Margaret Mark et Carol S. Pearson dressent eux une typologie de douze archétypes allant de l'Amant/Sirène au Héros et au Hors-la-loi[95]. Ils peuvent aussi, à la fois, fournir dans la forme symbolique qui leur est propre, une interprétation chargée de sens, et intervenir dans une situation donnée avec leurs propres impulsions et leurs propres pensées. Dans Thalassa, psychanalyse des origines de la vie sexuelle (1924), un proche de Freud, Sándor Ferenczi, explicite lui son idée d'un inconscient phylogénétique et biologique, enraciné dans l'homme ; concept très proche de celui d'inconscient collectif de Jung, et qui valut au psychanalyste hongrois la même disgrâce que celle que subit Jung[43]. Avant de les intégrer à la psyché, par un travail de la conscience, l'analyse doit effectuer le « retrait des projections », afin de repolariser l'énergie psychique non au-dehors de l'individu mais en lui-même. Il aime la nouveauté et adore transformer les choses pour en sortir quelque chose de novateur qui porterait sa marque. S’il ne se contrôle pas, il devient le martyr qui rappelle tous les sacrifices qu’il a faits aux autres. Affronter un lion constitue une expérience intense et effrayante, qui peut marquer durablement la personnalité. The Seven Basic Plots: Why We Tell Stories is a 2004 book by Christopher Booker containing a Jung-influenced analysis of stories and their psychological meaning.Booker worked on the book for thirty-four years. Il est inhérent et émergeant même de la structure psychique humaine (voire animale pense Jung) : « Les archétypes sont les formes instinctives de représentation mentale »[3]. Chaque état de ce dernier est figuré par Mercure suivant des variantes, emprunté aux allégories de l'alchimie : « J'en mentionnerai seulement quelques-unes : le roi est en danger de se noyer dans la mer, ou bien il en est prisonnier ; le soleil se noie dans la fontaine mercurielle ; le roi transpire dans la maison de verre ; le lion vert engloutit le soleil, Gabricus disparaît dans le corps de sa sÅur Beya et s'y dissout en atomes, etc. »[61]. Selon Charles Baudouin, l'ombre est l'un des archétypes les plus accessibles à l'investigation, car directement en lien avec le caractère[75]. »[71]. », « Un archétype s'inscrit toujours dans une trame factice, avec des représentations à double emploi. Dans Complexe, archétype et symbole[47], Jolande Jacobi, une proche de Jung, affirme que « la théorie des archétypes de Jung nous permet une vue globale à la fois de la psychologie de l'homme et de l'animal » ; elle cite ainsi des anthropologues, biologistes et zoologues ayant proposé des notions proches du modèle jungien : David Schneider, Heini Hediger, Konrad Lorenz, Jakob Johann von Uexküll, mais aussi Adolf Portmann (qui travailla avec Jung) qui dit à propos de ces « instincts innés » qu'ils forment « l'ensemble du comportement et du rituel des animaux supérieurs est à un haut degré de caractère archétypique »[48]. Il est considéré en Allemagne comme le père de la Völkerkunde (traduit généralement par « ethnologie »). », « Un archétype représente en effet un événement typique », « extinction de la conscience doit correspondre à un important archétype », « des particularités qui échappent à toute explication par des circonstances de la biographie individuelle », « Il me faut ici préciser les rapports entre les archétypes et les instincts. L’archétype du bouffon est aussi connu comme l’archétype du fou. Néanmoins Konrad Lorenz critique la théorie jungienne des archétypes, dans Essais sur le comportement animal et humain : Les leçons de l'évolution de la théorie du comportement[45]. Jung a produit une méthode unique d'analyse de ces archétypes, fondée sur les réseaux symboliques dans lesquels les archétypes évoluent de tous temps : la « méthode des amplifications » [9] au sein de laquelle les archétypes sont, selon les mots de Charles Baudouin, des « constantes de l'imagination » [10]. 9780062506061. Ce sont des éléments dynamiques, qui se manifestent par des impulsions tout aussi spontanément que les instincts. En 1910, Honneger fait une conférence à Nuremberg sur ses conclusions du cas de Schwyzer, intitulée « La formation du délire paranoïaque ». Représentant des thèmes universels, à la source de toute interrogation humaine sur son devenir ou sa nature, tous les archétypes forment en effet un « champ de significations » (un peu comme les électrons existent au sein d'un champ physique) regroupant la totalité des représentations humaines. Un autre psychologue jungien, Ernest Lawrence Rossi pense lui que l'hémisphère droit seul génère les archétypes, puisqu'ils se présentent sous la forme d'images[104]. ... Elle est pertinente dans les aspects de ma personnalité et de ma mission de vie et demande à ce que je continue à dévoiler tout le potentiel que contient mon âme et que je dois exprimer et réaliser. Jung insiste à de nombreuses reprises sur la parenté entre son concept dâarchétype et le concept biologique et éthologique de pattern of behaviour, créé par l'éthologue Johann Ferdinand Adam von Pernau (1660 - 1731), comme en témoigne une lettre du 13 février 1954 au professeur G. A. En France, Michel Cazenave étudie le rapport qu'entretiennent les concepts d'archétype et de synchronicité. Ainsi l'archétype ne serait plus à considérer comme préexistant, mais comme une qualité émergente auto-organisationnelle du psychisme. L'imaginaire humain est donc formé d'un ensemble non défini[note 4] en nombre d'archétypes : « Un archétype s'inscrit toujours dans une trame factice, avec des représentations à double emploi. Qui regarde l’extérieur, rêve. ISBN-13. Pour le psychiatre suisse, « Un archétype représente en effet un événement typique »[32]. Marie-Louise Von Franz, continuatrice officielle de Jung, va examiner les archétypes au sein des contes de fées, notamment l'archétype de l'Ombre, chez la femme, dans LâOmbre et le mal dans les contes de fées. La simplicité des contes de fées permet en effet selon elle d'accéder plus aisément à ces structures de base de la psyché[11]. Les social instincts de Charles Darwin, le « langage universel des rêves » du naturaliste allemand Gotthilf Heinrich von Schubert (1780 - 1860)[17], les « facultés » d'Henri Bergson ou les « isomorphes » du psychologue gestalt Wolfgang Kohler ont des significations également proches. En cela la genèse du concept d'archétype est indissociable de celle du concept d'« inconscient collectif »[note 9]. En effet, Roudinesco dans Carl Gustav Jung, De lâarchétype au nazisme. Jung évoque cette expérience, tendant pour lui à prouver la matérialité neuronale de ses archétypes, en montrant que, comme il l'a pressenti, ils sont localisés dans le tronc cérébral, siège des instincts. Dâune manière générale, la psychologie analytique explique que l'archétype est en somme : « un élément vide, formel, qui n'est rien que facultas praeformandi », « une faculté préformée » explique Jung. Le dominant correspond au leader classique, celui qui se considère comme la personne qui doit à tout moment fixer les règles du jeu. Les tests des professeurs Horace Magoun et Giuseppe Moruzzi sur la formation réticulée mésencéphalique et sur le sommeil[97] sont ainsi citées par Jung comme preuve que stimuler le tronc cérébral produit des images archétypiques et allégoriques, proches de celles survenant dans les rêves lors du sommeil paradoxal. »[4]. Par exemple le motif de la femme sauvage (ou anima primitive de l'homme) figure l'un des aspects symboliques de l'archétype de l'anima. Pour lui, le XXe siècle se caractérise d'ailleurs par la force du numen dont l'« intensité énergétique est telle qu'ils peuvent entraîner des phénomènes de fascination et de possession » [83], comme le montre le phénomène des OVNIs. Les cultures humaines sont alors partout compréhensibles par des lois de développement universelles mais indépendantes, produisant des « Elementargedanken » susceptibles de « développements historiques et culturels particuliers » et s'exprimant à travers les « Völkergedanken » (« idées des peuples »). La somme des archétypes (Jung s'est toujours interdit d'en proposer une liste factuelle) réalise ainsi un vaste champ symbolique bornant la vision et la représentation de l'homme sur son monde et lui-même : « Un archétype s'inscrit toujours dans une trame factice, avec des représentations à double emploi. Mais ces instincts se manifestent aussi par des fantasmes, et souvent ils révèlent leur présence uniquement par des images symboliques.